- estompe
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• 1666; néerl. stomp « bout »♦ Petit rouleau de peau ou de papier cotonneux, terminé en pointe flexible, servant à étendre le crayon, le fusain, le pastel sur un dessin. Dessin à l'estompe. « Modeler avec un seul ton, c'est modeler avec une estompe, la difficulté est simple » (Baudelaire).♢ Par ext. (1835) Dessin à l'estompe. Une belle estompe. REM. Ne pas confondre avec estampe.estompen. f.d1./d TECH Petit rouleau pointu de peau, de papier, etc., servant à étendre le pastel ou le crayon sur un dessin. Passer un dessin à l'estompe.d2./d Par méton. Dessin fait à l'estompe.⇒ESTOMPE, subst. fém.A.— B.-A. Morceau de peau ou de papier roulé en cylindre et terminé en pointe qui sert à étendre le crayon ou le pastel sur un dessin pour l'estomper. À l'impression on obtient des tons veloutés et puissants tels qu'en produit l'estompe sur le papier (M. LALANNE, Grav. eau-forte, 1866, p. 80). Le pinceau, le crayon, l'estompe, le fusain Avec facilité furent tenus par elle (POMMIER, Qq. vers pour elle, 1877, p. 53). Vous trouverez, dans ma collection (...) des paysages (...) [de Boucher] faits d'une caresse d'estompe d'une modernité qui étonne (E. DE GONCOURT, Mais. artiste, 1881, p. 51). Cf. appliquer ex. 24.— P. méton., vx. Dessin exécuté à l'estompe. Voilà une belle estompe (Ac. 1835, 1878).B.— [P. anal.]1. Rare. [de forme] Houppette servant à étendre les fards; p. méton. maquillage ainsi obtenu. Le teint éblouissant, relevé encore par la noirceur de leurs sourcils que reliait un léger trait tracé au collyre, et par l'estompe de leurs paupières (VERNE, M. Strogoff, 1876, p. 67). Près de petites bouteilles remplies de solutions d'encre de Chine et d'eau de rose à l'usage des yeux, des instruments en ivoire, en nacre (...) s'étalaient éparpillés avec des brosses en luzerne pour les gencives, des pinces, des ciseaux, des strigiles, des estompes, des crêpons et des houppes (HUYSMANS, A rebours, 1884, p. 160). Cf. crépi II B citat. de Huysmans.2. [de fonction, à propos d'un phénomène naturel] Littér. Ombre légère. Une brume a tout à coup voilé les montagnes; elles se sont fondues dans cette estompe d'opale (BARB. D'AUREV., 4e Memor., 1858, p. 110). Le moment où, aux yeux exercés de ceux-là qui vivent en plein air, se révèle dans une nuance infime la première estompe du crépuscule (CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p. 31).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. 1666-99 [éd. 1730] B.-A. (Mémoires de l'Académie des sciences, t. 9, p. 660); 2. 1835 « dessin à l'estompe » (Ac.). Prob. empr. au néerl. stomp « bout, chicot », qui aurait été employé par des peintres néerlandais travaillant en France (NED, s.v. stump; FEW t. 17, p. 246). Fréq. abs. littér. :2. Bbg. BOULAN 1934, p. 141.
estompe [ɛstɔ̃p] n. f.ÉTYM. V. 1666; néerl. stomp « chicot, bout ».❖1 Techn. Petit rouleau de peau ou de papier cotonneux, terminé en pointe, servant à étendre le crayon, le fusain, le pastel sur un dessin. || Servez-vous de votre estompe. || Dessin à l'estompe. || Faire alterner l'estompe et le doigt.1 Le public se fait-il bien une idée de la difficulté qu'il y a à modeler avec de la couleur ? (…) Modeler avec un seul ton, c'est modeler avec une estompe, la difficulté est simple (…)Baudelaire, Curiosités esthétiques, Salon de 1845, II.2 (1835). Par métonymie. Dessin à l'estompe. || Une belle estompe. Trace (maquillage…) obtenue par étalement.2 De celles de ces femmes qu'aucun voile ne cachait, on eût admiré les longues nattes s'échappant de turbans aux couleurs variées, les yeux admirables, les dents magnifiques, le teint éblouissant, relevé encore par la noirceur de leurs sourcils que reliait un léger trait tracé au collyre, et par l'estompe de leurs paupières, touchées d'un peu de plombagine.J. Verne, Michel Strogoff, p. 322-323.3 Fig. et poét. Ombre douce.❖DÉR. Estomper.
Encyclopédie Universelle. 2012.